Avez-vous déjà entendu le terme RTS popcorn ? Un tout nouveau genre que tente de démocratiser le studio Pocket Watch games (Monaco). Le gameplay est réduit à sa plus simple expression, afin de permettre des parties ultra rapides. On pourrait penser que le jeu est accessible au néophyte, détrompez-vous. Le casual gamer qui cherche une partie tranquille peut tourner les talons sans s’attarder. Le titre est exigeant et nécessite des nerfs d’acier, comme nous allons vous le démontrer dans cet article.

Entièrement en anglais, les cancres de la langue de l’oncle Sam n’ont que leurs yeux pour pleurer. Cependant, le scénario du jeu n’étant qu’un prétexte, vous pouvez éventuellement vous en sortir sans vraiment comprendre les dialogues… Quatre factions s’en mettent sur la tronche pour d’obscures raisons. Tout est basé autour de la viande, qui sert de nourriture et de système économique à la fois. Inspiré de la révolution russe de 1917, on retrouve des pans de l’histoire de cette période tourmentée. L’un des héros souris ressemble à Léon Trotsky et la progression du mode histoire retrace des événements connus.

Pour scénariser tout cela, on se balade dans le quartier général de la faction du moment. Tour à tour on incarne chacun des commandeurs des différents mouvements. Les Longcoats en bleu, Commonfolks en rouge, affrontent les KSR en vert et les Civilized en jaune. D’un côté les opprimés qui se révoltent (rouge et bleu), de l’autre l’autorité en place qui ne se laisse pas faire (vert et jaune). Le héros discute avec différents protagonistes, afin de détailler le background. Malgré des dialogues amusants, on en fait vite le tour et on se concentre à l’essentiel, les batailles.

Le gameplay permet de comprendre les mécaniques en 2 minutes top chrono. Vous contrôlez le chef du groupe et construisez des bâtiments qui produisent ressources et unités. Les soldats sont produits automatiquement et vous les déplacez à l’aide de l’étendard du héros. Un bouton pour indiquer à toute votre armé de se mettre en mouvement (vers l’endroit où votre perso est placé), un autre spécifique pour un type de fantassins sélectionné. Tout est prévu afin que les parties n’excèdent pas les 5 à 10 minutes de jeu. Tout paraît très simple et on prend vite plaisir dans les premières missions, mais ça, c’était au début…

Les maps sont générées procéduralement, même d’un essai à l’autre les paysages changent complètement. Le renouveau est donc constant, mais parfois on aurait préféré garder un terrain de jeu plutôt qu’un autre. En effet, certains objectifs sont bien plus ardus selon la configuration du champ de bataille. Ce ne serait pas bien méchant si le jeu restait accessible pour le commun des mortels, mais la différence est parfois flagrante. Vous pouvez galérer comme un russe (uh uh uh ^^) si la carte n’a pas les propriétés adéquat, ou réussir la mission les doigts dans le nez en mangeant un burger. Un déséquilibre qui met les nerfs à rude épreuves et où on prie le dieu de la chance à chaque lancement… Sans compter la lisibilité des environnements, parfois encombrés au point qu’on ne parvient plus à distinguer ce qui est franchissable ou ne l’est pas.

VERDICT : MOYEN (sur sa campagne solo et pour le joueur casual)

BON (si le multijoueur vous motive et que le genre RTS n’a pas de secret pour vous)

Tooth and Tail propose un gameplay original qui cherche à mettre un coup de pied dans la fourmilière. Facile à prendre en main, il semble accessible rapidement mais cache bien son jeu. Un amateur du RTS ne fera pas long feu s’il veut tranquillement se balader dans la campagne solo. L’IA ne fait aucun cadeau et il est préférable d’avoir une bonne affinité avec le côté multijoueur du genre. Sans quoi vous allez souffrir et apprendre à la dure, le plaisir pourrait donc être de courte durée. Malgré des règles spécifiques à certaines missions, on sent que le titre mise entièrement sur ces fonctions online. Le mode histoire ne sert qu’à vous préparer aux affrontements humains, sous couvert d’un petit scénario intéressant, mais pas motivant. Un titre réservé aux chevronnés du genre, ou à ceux qui veulent franchement s’y mettre. Le gros point fort, vous pouvez jouer en local et écran partagé, une fonction qu’on aimerait voir réapparaître plus souvent.

 

 

Auteur : Nicolas Balaguer

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