Pokémon Épée & Bouclier : Une réussite ou une vraie Galar ?

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“Une nouvelle génération de Pokémon ». Si vous êtes fan de la licence, cette phrase sonne comme une douce mélodie à vos oreilles. Nintendo & Game Freak nous propose en ce mois de novembre 2019, deux nouvelles versions Pokémon Épée & Pokémon Bouclier. Alors, qu’en est-il ?

Support : Nintendo Switch – Éditeur / Développeur : The Pokémon Company – Genre : RPG – Sortie : 15 novembre – Prix standard : 60€ – PEGI 7+

RAPPEL : Une Critique est l’avis subjectif d’un des membres de la rédaction de TheRenegades. Elle a pour objectif de porter une opinion supplémentaire à un ensemble d’avis positifs comme négatifs, dont seul le lecteur pourra se faire sa propre opinion. Une Critique peut être débattue, avec les échanges d’opinions de chacun, mais n’est pas, une vision imposée aux autres par celui qui l’écrit. N’hésitez pas à venir débattre du sujet avec nous dans les commentaires ou sur Discord.

Une vraie Galariène 

La nouvelle région de cet épisode se nomme Galar et comme toujours, elle s’inspire d’un pays existant. Ici ça sera donc la Grande-Bretagne. Les villes ont toutes des noms rappelant des villes Anglaises, à l’aide de bâtiments faits de vieilles brique dans des tons assez classiques.

Après Alola, cela peut faire un choc de revenir à quelque chose d’aussi peu « varié ». Exception faite pour une seule ville qui sort un peu de l’ordinaire, mais on vous laissera la découvrir.

La carte en elle-même est allongée verticalement. Ce qui nous frappe, c’est surtout les routes et les villes qui ne sont pas reliées comme dans les anciennes versions. Tout est découpé en « zone » que l’on peut visiter librement, mais impossible de faire le tour de la carte à vélo uniquement. Pour relier ces zones les unes avec les autres, il faut se rendre dans une gare SNCF façon Galar : on achète son billet pour prendre le train (ou le taxi volant, une fois les villes débloquées). D’ailleurs, il vous est impossible de vous perdre car vous avez un suivi de quête, qui vous indique ou vous rendre et l’affiche sur la map.

Autre nouveauté à Galar : Les Terres Sauvages. Terrain où l’on peut attraper tout un tas de Pokémon (très) variés, mais également où l’on peut se retrouver avec ses amis ou des gens au hasard sur internet. Le tout afin d’aller effectuer des raids Dynamax rappelant ceux de Pokémon Go, avec des Pokémon géants à défoncer. Les raids Dynamax, qui sont à réaliser seul (avec 3 IA) ou avec ses amis, sont loin d’être difficiles, ils peuvent parfois traîner un peu en longueur mais la récompense vaut le coup : Items rares, Pokémon peu commun. Quoi qu’il en soit, les Terres Sauvages vendues comme une zone vaste d’exploration, ne sont en réalité qu’une vaste zone pleine de hautes herbes avec une météo qui varie. On comprendrait que des joueurs soient déçus de cette « nouveauté », finalement assez banale. Cette nouveauté a été introduite dans le jeu au détriment des donjons, qui sont pour le coup beaucoup moins nombreux dans ces nouvelles moutures.

Autre déception, le Pokédex Régional de Galar, qui ne comprend que 400 créatures sur plus de 900. Ce choix qui peut certes se comprendre, pour des raisons de méta et renouveler la stratégie, peut se révéler assez frustrant pour n’importe quel joueur : Comment ne pas l’être quand son Pokémon préféré n’est pas dans la nouvelle version ? De plus, parmi les 400 Pokémon on retrouvera, comme pour Alola, de nouvelles formes de bestioles existantes plus ou moins réussies comme : Ponyta, Smogogo, Zigzaton et Miaouss entre autres. Les nouveaux arrivants sont quant à eux réussis et s’intègrent bien dans l’univers déjà existant !

Parlons un peu du speech de ces nouvelles versions, la trame de base reste la même « Un jour je serai le meilleur dresseur, je me battrai sans répiiiiiiiit » mais au-delà de ça il y a quelques à-côtés : Vous allez devoir sauver la région de Galar. Certes encore une fois rien de nouveau sous le soleil, mais on regrettera un scénario assez pauvre en rebondissement.

Ce qui frappe le plus, c’est l’arrivée soudaine du sauvetage. Vous êtes tranquille en train de faire votre périple et tout d’un coup, un mec pète un câble sans que vous ayez réellement de soupçons sur lui et vous devez contrecarrer son plan.

Dans les versions précédentes ce moment était amené le plus souvent par la « Team » du jeu qui veut conquérir le monde ou le rendre meilleur. Vu la tronche de la « Team Yell » dans Pokémon Épée & Bouclier, on comprend pourquoi ils ne sont pas mis en avant. La Team Yell est composée d’un groupe de supporter d’une Challenger (Rosemary) au titre de Maître de Galar. Pour lui faire gagner son titre ils sont prêts à tout (attention ce sont des dingues) : bloquer un pont, fermer un rideau de fer ou encore traverser une rivière à dos de Pokémon… Cumulé à l’insupportable rival (Nabil en français), qui veut vous affronter toutes les 10 minutes et qui parle beaucoup trop. Ce qui donne l’impression globale que l’histoire est creuse au final.

Fort heureusement, le post-game (en gros une fois que vous êtes devenu Maître de Galar) est quant à lui plus intéressant que sur les versions précédentes, avec un vrai morceau d’histoire à faire sur les origines de Galar. On regrettera juste le design catastrophique des « méchants ». Globalement niveau scénario, on trouvera cela dommage car pour une arrivée sur nouvelle console, ça ne marquera finalement pas beaucoup les esprits, surtout qu’en à peine 20h le tout est bouclé.

Une ambiance particulière

Pokémon Épée & Bouclier sont les premières « vraies » versions à sortir sur Nintendo Switch, techniquement nous sommes au-dessus de ce que proposait les versions Let’s Go, cependant on sent qu’il reste encore quelques ajustements à faire du côté optimisation.

Graphiquement beau, riche et varié, il reste cependant beaucoup d’aliasing et quelques artefacts qui peuvent piquer les yeux (surtout si vous jouez sur votre téléviseur). Quelques pertes de FPS par-ci par-là, mais rien de bien méchant finalement. Dans ces versions, on retrouve d’ailleurs des zones très animées puisque les Pokémon sont, à l’instar de Let’s Go, visibles directement dans les hautes herbes. Cela a pour effet donc, de rendre les zones vivantes mais également de déclencher votre collectionnite. En effet, vous pouvez instantanément voir le Pokémon et si vous ne l’avez pas, courir l’attraper !

En revanche, musicalement on est sur quelque chose de folklorique ! On sent qu’ils ont voulu innover, c’est bien, mais par moment la musique ne colle pas réellement au thème. C’est trop dans un ton « symphonique » et cela ne rend pas forcément de la meilleure des façons. Surtout lorsque l’on est en version portable et que donc, cela sort par les petits haut-parleurs de la console.

Parlons maintenant un peu du gameplay et de la nouveauté principale de ces nouvelles moutures : Le Dynamax ! Le principe ? Faire grossir votre Pokémon, pour un maximum de 3 tours, pour le rendre plus balèze avec des attaques propres à ce mode. Cependant, ce mode n’est pas disponible partout il n’y a que certaines zones vous permettant de Dynamaxer vos Pokémon : Les stades (arènes) et les zones de raids. Autrement, on reste sur du combat classique. En revanche, adieu les méga-évolution, Force Z et autres changements de gameplay. Le déplacement sur la carte à quant à lui subit quelques évolutions par le bas. Depuis quelques versions nous avions donc les montures, qui vous permettaient de foncer, de voler et bien d’autres choses mais… aujourd’hui c’est fini ! Votre seul mode de déplacement est le vélo habité par Motisma (si vous ne considérez pas vos baskets comme un mode de transport). Alors oui, cela ne change pas grand-chose finalement, mais cela faisait partie des petites choses agréables qui rendait le jeu plus attrayant.

On continue avec quelques fonctionnalités sympathiques, comme l’accès à sa Boite PC n’importe quand, le Multi-Exp activé dès le début du jeu, le Poké Camping vous permettant de jouer et soigner vos Pokémon presque n’importe où (la cuisine dans ce dernier), ou encore deux pensions (ou garderies) Pokémon pour permettre la reproduction. Il y a également le Poké-service qui est un ensemble de mission qui vous sont proposées via le PC dans chaque Centre Pokémon. Cependant, l’intérêt est à la fois minime mais important, c’est via ce service que vous pourrez améliorer les EVs de vos Pokémon. Cependant, vous n’avez pas grand-chose à faire à part envoyer vos créatures au charbon. Autres choses IMPORTANTES pour tous les stratèges : Vous pouvez dorénavant changer la nature de vos Pokémon, grâce à des aromates qui sont accessibles à partir du post-game. Il est également possible maintenant de réapprendre des capacités à vos Pokémon via le Centre Pokémon ! Exit donc les Écailles Cœur à farmer ! Nous avons clairement un jeu qui est orienté stratégie avec toutes ces petites nouveautés.

Les échanges se passent toujours aussi rapidement que cela soit via internet ou en connexion locale. Notons qu’un mode spectateur a fait son apparition (Quoi ? Tournois ?). Enfin, après la 2e rencontre avec un Pokémon, il est écrit si les attaques que vous possédez sont Super Efficace ou non, permettant aux joueurs novices de mieux appréhender les combats.

Le menu principal est quant à lui simple et efficace, le joueur pourra tout y retrouver aisément : Cadeau mystère, combat, échange, échange miracle, la carte. Dans Pokémon Épée et Bouclier tout a été pensé afin de simplifier la vie des joueurs et rendre les combats plus accessibles.

Les CS (Capsules Secrètes) n’existent plus depuis Alola et ça continue ici, elles sont remplacées par les CT (Capsules Techniques), les CT deviennent des DT (Disques Techniques) que l’on peut acheter sur les Terres Sauvages.

Dessine-moi un Monmouton !

On vous en parlait plus haut, le Pokémon « Régional » made in Galar ne comporte que 400 Pokémon. Cela sera d’autant plus frustrant lors de l’arrivée de Pokémon Home, le service à abonnement mensuel payant (compatible avec la Pokémon Banque, Pokémon Go et Pokémon Let’s Go).

Tout Pokémon ne se trouvant pas dans le Pokémon Régional, ne pourra pas être transféré dans Épée et Bouclier ! Cela condamnera donc les joueurs à n’utiliser que les 400 déjà présents, pour créer leurs équipes (ce qui sera tout de même assez limitant et décevant) ! Si vous souhaitez donc avoir un vrai Pokédex National, il vous faudra passer obligatoirement par l’application Pokémon Home et tous les stocker à cet endroit.

Le prix du service n’est pas connu à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Monmouton voilà un Pokémon que vous voyez dès le début du jeu, notamment lors du premier défi d’arène. Nouveauté de ces versions, il ne s’agit plus de foncer tête baisser dans l’arène et d’affronter tous les dresseurs sur votre route (pour finalement vous battre avec le champion). Chaque arène possède son style d’épreuve : chasse au Monmouton, éviter des pièges, activer des mécanismes dans le bon ordre, etc… Cela donne une petite sensation de fraîcheur qui n’est pas déplaisante. De même que les combats contre les champions qui sont bien mis en scène et envoient des feux d’artifices dans les yeux. Cependant, on regrettera dans les combats (aussi beaux soient-ils) que les Pokémon ne soit pas mis à l’échelle… On retrouve donc avec un Wailord, cette baleine majestueuse et immense, qui fait la taille d’un humain alors que dans Pokémon Let’s Go tout cela avait bien été proportionné.

Conclusion :

Pokémon Épée & Bouclier sont des versions de transition et ça se ressent, tant par le côté graphique pas totalement maîtrisé sur certains détails, que par un gameplay et un scénario assez pauvre. Moins de donjons, plus de liberté ce sont les mots clés de cette aventure qui est tout de même un peu trop linéaire. Les Terres Sauvages, belle promesse finalement un peu creuse, reste sympathique mais sans plus, la faute à une exploration très basique. Pokémon garde néanmoins son gameplay efficace, s’enrichit de nouvelles créatures bien réussies, même s’il manquerait peut-être un petit grain de folie de ce côté.

Malgré tout, on sent que les développeurs ont souhaité rester sur leur acquis, afin de proposer une version solide sans trop de prises de risque mais en proposant quelques fonctionnalités (qui sans être révolutionnaires, restent appréciables). Cela au détriment d’une durée de vie finalement courte, on aurait aimé peut-être en voir plus sur la région de Galar et la découvrir plus en profondeur.

En résumé, Pokémon Épée & Bouclier resteront dans les mémoires comme un épisode de plus qui ne marquera pas les esprits (du fait de la disparition de certains pans de gameplay et surtout de centaines de Pokémon).

NOTRE SYSTEME DE NOTATION : La note numéraire représente les mécaniques de jeu, bande sonore, écriture, jouabilité, technique, etc… et le rang résume l’avis subjectif du critique à ses critères personnels.

6/10

6/10

Points positifs :

– Beau graphiquement
– De nouveaux Pokémon
– Un vrai post Game 
– Le Dynamax 
– Les formes de Galar réussies mais…

Points négatifs :

– Galar pas assez explorée 
– L’OST raté 
– Seulement 400 Pokémon 
– La team Yell ridicule 
 Des éléments de Gameplay en moins

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