Avant de parler de RE3R, parlons de RE2R. Pour comprendre pourquoi RE3R est un échec total, il faut d’abord se concentrer sur le 2R. Oui, RE2R était bon, mais genre vraiment très bon. Une relecture du second opus équilibrée, à la durée de vie plus qu’honorable et graphiquement assez délectable. J’ai pris énormément de plaisir à arpenter le commissariat de Raccon city et j’ai eu des frissons en entendant résonner les pas de Mister X. Ce dernier étant un véritable tour de force en soit, passant d’un Boss assez anecdotique à un vrai « Nemesis ». Increvable, nous poursuivant sans relâche, ajoutant une dose de tension assez colossale, il était brillant. Le scénario se payait le luxe d’étoffer le background, de proposer du contenu bonus jamais superflu.

Support : PS4 / Xbox one / PC (testé sur PS4Pro) – Éditeur : Capcom – Développeur : Capcom /  M-Two Inc – Genre : Survival horror / TPS – Sortie : 3 avril 2020 – Prix standard : 60€ – PEGI +18

RAPPEL : Une Critique est l’avis subjectif d’un des membres de la rédaction de TheRenegades. Elle a pour objectif de porter une opinion supplémentaire à un ensemble d’avis positifs comme négatifs, dont seul le lecteur pourra se faire sa propre opinion. Une Critique peut être débattue, avec les échanges d’opinions de chacun, mais n’est pas, une vision imposée aux autres par celui qui l’écrit. N’hésitez pas à venir débattre du sujet avec nous dans les commentaires ou sur Discord.

 

RE2R proposait même un retour à la vue TPS caméra à l’épaule, initiée par le 4 dernier vrai épisode d’exception de la licence. Quand bien même le 7 est à mes yeux une petite réussite, propulsant la licence vers une modernité plus que bienvenue. Il n’égalera pas le génie du 4ème opus, véritable révérence de Mikami à sa licence chérie. Le 5 et le 6 étant un carnage complet.

 

Le 6 étant le plus mauvais des opus canonique. Lorgnant bien trop du côté de l’action, alors qu’à côté, le survival horror savait avancer, avec notamment le premier Dead Space, véritable référence qui peine à prendre une ride. En somme, la licence Resident evil souffle le chaud et le froid sur le monde du jeu vidéo. On pourra autant crier au génie que s’offusquer face à un tel gâchis, surtout entre 2008 et 2015. Un passage à vide qui aurait pu lui être fatal. Mais non, le 7 a su redorer le blason de la saga. Et le 2R, véritable cri du cœur pour les fans, a remis la licence au centre de toutes les attentes. Et pourtant, le 3R va ramener la licence dans ses travers.

 

Le septième bousculait les codes usés jusqu’à la corde de la licence, le Remake du 2 mélangeait habilement ancien et nouveau. Voilà qu’un an après débarque le 3ème opus dans un remake flamboyant. C’est court, très court, trop court ? Tout s’explique manette en main.

 

 

Réchauffé c’est déjà cuit

 

RE3R, c’est la fainéantise sur 50 gigas de données. Moteurs, assets, animations, sons, menus… c’est juste RE2R rebadgé avec des nouveaux skins de persos et trois quatre nouveaux décors. Et tu te dis donc que vus la qualité du 2, ça ne peut être qu’un bon point ?

C’est la que je vais rétorquer : « la beauté intérieure, ça compte ! »

RE3R nous amène donc à nouveau à Racoon City, mais cette fois-ci avec Jill Valentine, héroïne en tandem avec un certain Chris Redfield du premier opus. Après une intro vraiment excellente et je pèse mes mots, il est temps de prendre le personnage en main.

 

Animation, gameplay, c’est ni plus ni moins que le 2R à un détail prêt : la touche R1 propose un système d’esquive. Cette feature de gameplay, je l’ai d’abord vue d’un bon œil, trouvant l’idée judicieuse, puisque qu’elle aurait été plus que salutaire dans un second épisode où on avait souvent l’impression de diriger un 33 tonnes. Entend par là qu’en comparaison au divin Dead Space, on se sentait plutôt « serré » en maniant le perso. Une sensation de lourdeur, rendant le personnage aussi vif que les zombies qu’il combattait.

Mais pourtant cela fonctionnait vraiment bien, le jeu ayant un rythme très bien maîtrisé.

C’est d’ailleurs en jouant à RE3R que l’on prend conscience que le 2R est brillant.

 

Cette touche d’esquive est là pour fluidifier les combats et nous sortir de mauvaises passes. Mais manette en main, c’est brouillon et peu intuitif. Et cet ajout se fait au prix de suppression de quantité d’autres features de gameplay présentes dans le 2R.

 

Se débarrasser de l’étreinte d’un zombie à l’aide d’une grenade ou d’un couteau ? Ce n’est plus possible. Réduire les jambes des zombies en charpie pour pouvoir les ralentir ? On oubli aussi. Ici seul compte le tir et l’esquive. La quantité de munitions disponibles me met rapidement la puce à l’oreille. On va tirer jusqu’à plus soif.

 

 

« Même pas peur ! »

 

Et c’est la que RE3R est un ratage. Il s’acoquine à nouveau avec de l’action débridée, plaçant l’horreur au second plan. Les rares jumpscares présents fonctionnent certes, mais quid de l’ambiance pesante de 2R ? Il n’en reste rien. Le jeu est une ôde à l’action, mais avec un gameplay qui lui, reste finalement profondément ancré dans le survival horror. Et ce n’est pas la présence du Nemesis qui viendra remonter la pression. Il est surpuissant, vif mais trop peu présent. D’ailleurs la construction du jeu ne permet pas vraiment de mettre au centre du gameplay le Nemesis. Puisque nous passons vite d’un décor à l’autre sans vraiment prendre ni le temps d’explorer, ni de contempler. Nous retrouvons donc les égouts, le commissariat, les rues de Racoon… sans aucune modification.

 

RE3R est vraiment un copié collé grossier du 2R. Et quand il devient « inédit », il est mauvais.

L’ambiance sonore est plus qu’anecdotique, pas percutante et n’appuie en aucun cas la mise en scène. Elle est passe-partout, limite effacée. Les ennemis sont peu variés et ne reprennent qu’une partie du bestiaire du 3.

 

 

Je cherche le beffroi, vous ne l’auriez pas vu par hasard ?

 

Là on touche le fond. Amputer un jeu déjà pas bien long à la base d’une partie qui brisait un tant soit peu la monotonie du soft est une honte. Parce que oui, c’est ce beffroi qui aurait su apporter un peu d’oxygène au titre. Le développeur (tiers je le rappelle) à certainement dû composer avec ce qu’ils avaient de disponible en l’état, tout en respectant la deadline d’un an initiée par Capcom.

 

Reste donc un titre court, à la narration et la progression générale poussive, voire même carrément indigeste. On avance de couloirs en couloirs en shootant du zombies à tour de bras. Sans une once de peur, ni d’envie.

 

Ce n’est qu’à l’issue de sa fin que l’on comprend le presque intérêt de RE3R. Augmenter la difficulté et refaire le jeu avec des améliorations achetées dans la boutique ingame. Boutique permettant de débloquer des upgrades pour le perso, des munitions infinies et j’en passe.

 

Le premier run est donc pathétique, affligeant et sans saveur. Le second run se bonifie et on constate avec effroi que le jeu peut allégrement se plier en moins de deux heures. Tu me diras, vu le ratage, c’est toujours deux heures de trop. Et le mode mercenaire du 3 original a également disparu. Dommage… au vu du contenu de base, j’en aurais eu pour mon argent si il avait répondu présent.

 

 

La beauté intérieure donc…

 

Le jeu a au moins le mérite de flatter la rétine. Il est magnifique. Le RE Engine maison de Capcom fait des miracles, notamment sur les éclairages. Il est aussi beau que le RE2R et c’est normal puisque c’est la même « coquille ».

 

Et RE3R et le parfait exemple que l’habit ne fait pas le moine. La seule chose qu’il réussit provient du précédent opus. Tout ce qu’il tente de neuf est vain. Un échec cuisant pour un soft vite bâclé alors que le troisième opus aurait mérité un soin tout particulier, étant assez singulier à son époque.

 

En voyant le traitement du 3ème opus, la question est légitime… a-t-on besoin que les remakes de la licence continuent ? Si ils se rapprochent du second opus oui, si ils suivent le chemin du troisième, par pitié Capcom, arrêtez tout et concentrez vous sur le huit. Ne gâchez pas ce que le sept à réussi à faire : faire de nouveau de Resident Evil une licence d’actualité. Surtout Capcom, que depuis 2017, tu brilles par une exploitation délicieuse de tes licences (DMC5 à conquis mon coeur de joueuse comme rarement).

 

Conclusion :

À moins d’être fan absolu et d’une souplesse rare, faire l’impasse sur cet opus est évident. Il est à la hauteur du 6ème opus sur l’échelle du Resident Evilesque. Un soft sans saveur et sans panache. Le cahier des charges est respecté, mais le plaisir est aux abonnés absents.

NOTRE SYSTEME DE NOTATION : La note numéraire représente les mécaniques de jeu, bande sonore, écriture, jouabilité, technique, etc… et le rang résume l’avis subjectif du critique à ses critères personnels.

4/10

 
4/10

Points positifs:

– Un visuel chatoyant (comme le 2)

– Une durée de vie contenue…

– La musique de la salle de sauvegarde (comme le 2)

 

Points négatifs :

– Le recyclage à outrance

 

– … ce qui rend la torture moins longue

– Nemesis, ersatz de MR X

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