Final Fantasy VII Remake – Pourquoi ils ont fait ça…

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Manuela DS nous fait le plaisir de partager son ressenti acidulé sur FF7 Remake. Une critique corrosive qui montre tout le désarroi qu’elle a ressenti face au jeu. Un contre pied intéressant qui permet de voir certains aspects du titre, d’une autre façon. Comme toujours avec elle, accrochez-vous, ça va secouer !
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Bon ! Il est GRAND TEMPS pour moi de vous faire mon retour sur Final Fantasy 7 Reboot… heu Remake ! Pour diverses raisons (culture perso, promesses, curiosité morbide…), j’ai décidé d’y jouer, mais refusant de verser le moindre centime. J’ai donc fait jouer mes contacts (;p) et je me suis arrangée pour me faire prêter le bousin.

Ingénieux, n’est-il pas ?

J’ai donc pu m’y essayer sans renier mes principes et les moutons furent bien gardés.

ATTENTION, ALLERGIQUES AU SPOILERS, CASSEZ-VOUS TRÈS TRÈS LOIN, CECI N’EST PAS UN EXERCICE !

Support : PS4 – Éditeur/Développeur : Square Enix – Genre : JRPG – Sortie : 10 avril 2020 – Prix standard : 63€ – PEGI +16

RAPPEL : Une Critique est l’avis subjectif d’un des membres de la rédaction de TheRenegades. Elle a pour objectif de porter une opinion supplémentaire à un ensemble d’avis positifs comme négatifs, dont seul le lecteur pourra se faire sa propre opinion. Une Critique peut être débattue, avec les échanges d’opinions de chacun, mais n’est pas, une vision imposée aux autres par celui qui l’écrit. N’hésitez pas à venir débattre du sujet avec nous dans les commentaires ou sur Discord.


Histoire de recontextualiser un peu la chose, FF7 Vanilla fut le premier « gros » jeu (non, le troisième en vrai, les deux premiers m’ayant réellement marquée furent Donkey Kong Country sur SNES pour des raisons purement personnelles et le second, fut Resident Evil sur ma bonne vieille SEGA Saturn. #neverforget) et du haut de mes douze ans, je fus marquée à jamais dans mon cœur et dans ma chaiiiiir. C’est en effet le jeu par qui ma passion pour les JRPG est née. C’est dire s’il a une place importante dans ma vie. Cependant… ma dernière partie dessus commence à dater maintenant (ça devait être dans les années 2000…) et l’an dernier, j’ai eu envie de relancer le jeu, histoire de me remettre à jour avant l’arrivée du Remake, mais pas seulement.

En effet, ma démarche était double étant donné qu’elle visait également à voir si l’ensemble tenait toujours la route, 22 ans après sa sortie. Et force a été de constater pour moi que… et bien… parfois (souvent, même), la nostalgie ne fait pas tout. Dans mon cas, elle ne m’aura même pas fait dépasser Midgar… J’ai très vite abandonné ce jeu vétuste, préférant le laisser rangé avec tous les bons souvenirs qui y furent associés à l’époque. Je lui devais bien ça, à ce fidèle compagnon : le laisser reposer en paix et non exhumer son cadavre polygonal….

…Contrairement à ce que la cupidité de Squenix les a poussés à faire.

Aujourd’hui, nous voici donc en 2020 et des milliers de JRPG sont sortis dans nos vertes contrées depuis que FF7 a ouvert la voie. (ou plutôt, a popularisé le genre.) Alors 23 ans et moult reports plus tard, que vaut vraiment ce fameux FF7 Remake face à la concurrence ? Tient-il ses nombreuses promesses ? Non, mauvaise question, j’avais déjà abordé le sujet et c’était du foutage de gueule de ce côté. La seule promesse qui semble avoir été respectée, en revanche, c’est celle d’avoir un jeu épisodique ou « jeu en kit », selon que vous soyez plutôt du genre à voir le verre à moitié plein ou à moitié vide.



Le premier point que je tiens à aborder, c’est l’aspect visuel du titre. Si globalement la technique est assez folle, (pas de ralentissement, effets de lumière assez hallucinants pendant et en dehors des combats, modélisation des personnages principaux…) il est assez fréquent de tomber sur une texture type « PS2 » ou encore sur un « JPEG » compressé à mort et il ne s’agit malheureusement pas de cas isolés. (le passage sur la plaque par exemple et l’image dégueulasse de Midgar en contrebas…).

Ça craint pour un jeu qui tient sur deux Blu-ray comme Red Dead Rédemption 2, sans réussir à proposer ne serait-ce que 1/5eme de sa taille… On peut également déplorer du clipping et du popping intempestif… Alors oui, ça ne gâche certes pas le jeu, mais quand on a un triple A entre les mains, on est en droit de s’attendre à une qualité visuelle irréprochable. On n’aura pas le même degré d’exigence avec un sac à main H et M et avec un sac Vuitton et bien là, c’est pareil.


Si les personnages principaux ont bénéficié d’un soin tout particulier quant à eux, cela s’accompagne également de petits bémols pour ma part : en effet, vous allez croire que je fais une fixette dessus, mais ayé tout le groupe a les yeux bridés (sauf Barret le Chinoir ;p). Et oui, moi, ça me gêne. Ça me gêne, parce qu’à aucun moment ce n’est justifié dans le lore. Seuls Youffie et Tseng, qui sont nés dans un village japonais traditionnel/typique devraient avoir des traits asiatiques pour justement appuyer cette provenance.


Ensuite, l’autre problème, c’est que les personnages dénotent VRAIMENT au milieu des PNJ sans charisme (et sans crédibilité, puisqu’ils restent à côté d’explosions sans bouger, OKLM..), voire même carrément grossiers par moment. C’est bien simple : on croirait qu’ils ont été générés aléatoirement par un simulateur ! Et cela, sans même parler du recyclage desdits PNJ… (on peut retrouver le même à deux écrans d’écart, genre la fille à la robe verte au début de Midgar, qui a été réutilisée 3 ou 4 fois dans la même zone.) Mais le plus gênant est comme je l’ai dit un peu plus tôt, ces PNJ ne semblent à aucun moment s’intégrer dans l’environnement cyberpunk de Midgar… Franchement, on ne devinerait jamais qu’ils sortent de FF7, tant ils sont peu inspirés, même vestimentairement parlant !


Passons maintenant au gros point qui fâche, ou plutôt, qui a mis tout le monde d’accord sauf moi : le système de combat et gardons-nous l’aspect scénaristique pour la fin…

Passer du tour par tour classique à un système plus orienté action ne s’est pas fait sans heurt. Pire même, je dirai que c’est un ratage complet et qu’en plus, il y a carrément tromperie sur la marchandise. Car en réalité… il s’agit toujours bel et bien d’un tour par tour déguisé sous des assets de A-RPG faussement dynamique…. En effet, je ne vais pas vous expliquer le système dans les détails, mais pour faire simple, on est très proche des combats d’un Xenoblade. En gros : on tape avec des attaques basiques (illimitées) en bourrant la touche « carré » (à la manière d’un FF15 quoi) et cela va remplir une barre « d’ATB » issue du FF7 d’origine, qui elle, servira à balancer un sort ou un coup plus puissant. Alors pourquoi est-ce que ça ne fonctionne pas ? À mon sens, il y a plusieurs raisons.

La première, c’est que renoncer au tour par tour (sous couvert de MODERNITÉ), c’est également renoncer à toute la dimension stratégique du système de matéria. Ensuite, le jeu nous force à switcher entre les personnages, ce qui est une très mauvaise idée, puisque c’est ce qui fait monter plus vite la jauge ATB. Mais bordel, qui a envie de quitter un personnage rapide et fort comme Tifa ou Clad qui va faire du DPS au CAC pour jouer avec une danseuse de GRS fragile et lente ? Je veux dire, c’est par essence complètement con et du coup, on ne peut pas se contenter de jouer avec son personnage favori ou celui dont le gameplay nous convient le mieux. Oui, parce que tant qu’à proposer plein de gameplays différents (et pas uniquement « situationnels »), autant nous laisser profiter de celui qui nous plaît le plus, comme dans… je ne sais pas moi… 90 % des autres JRPG ayant adopté le système de combat « action », à l’instar des Tales of ou encore des Ys ?

Mais le plus gros problème se situe selon moi dans l’exécution même de ce système de combat faussement profond. Car en réalité, la démo à elle seule suffit à se faire une idée précise de ce système… et l’ajout de personnages et de matéria jouables n’y apporte rien de crucial. C’est un système qui ne sait ni évoluer, ni se complexifier. On bourre carré face aux MOB de base et basta. Contre les boss, on est obligé de réfléchir un peu plus, mais pas parce qu’ils tapent plus fort, non, juste parce que ce sont des sacs à HP. Ce qui est hyper FRUSTRANT au final. Oh et ils ont tous plusieurs formes, ce qui casse la dynamique du combat.


Supposons que vous l’ayiez mis en choc à ce moment-là ou que vous étiez en train d’exécuter une de vos Limit Break, et bien, vous mettrez tout dans le vent, parce que PAF, une cinématique de changement de phase vous interrompra… Au final, cela vous empêche de déployer tout votre potentiel, parce que le jeu est horriblement scripté jusque dans ses combats. Et je ne vous ai même pas parlé de la propension qu’ont les boss à ANNULER purement et simplement vos attaques, détruisant ainsi la barre ATB que vous aviez durement remplie jusqu’ici (parce que le bordel se remplit hyper lentement en plus, pour ne rien arranger…), juste en vous collant un coup. C’est-à-dire que concrètement, imaginez que vous alliez vous soigner mais que le boss décide de vous coller une mandale à ce moment-là et POUF, votre perso cessera son incantation.

Ah et non, il ne tentera pas de la relancer immédiatement derrière hein, il faudra que vous lui redonniez l’ordre de le faire, ce qui oblige le joueur à constamment garder l’oeil sur tout. Et quand l’écran est parasité par des explosions dans tous les sens, c’est extrêmement difficile, croyez-moi. Dans le même ordre d’idées pourries, pourquoi l’aggro des ennemis est-elle systématiquement dirigées vers le personnage que l’on contrôle… ? Et pour terminer, je conclurai sur les problèmes de lock et la caméra folle, qui adore se coincer dans le décor, en particulier lors de combats dans des endroits exigus…

Vous n’êtes toujours pas convaincus que ce système est de la chiasse de pigeon mort ? Très bien, alors je vais achever de vous convaincre : les esquives (roulades) proposées par le jeu ne servent à RIEN. Non, à RIEN, face aux boss. Leurs attaques sont impossibles à éviter et évidemment téléguidées vers vous. Ajoutez à cela que bien souvent, le boss va quant à lui, se mettre en hauteur, sur un mur où vous ne pourrez évidemment pas le toucher, et profiter de son immunité diplomatique pour vous poutrioler la face. Charmant, n’est-ce pas ?

Bref, donc le système de combat, c’est un grand NON. Il est beaucoup trop brouillon pour parvenir à être exploité correctement, enfin du moins, de la façon dont les concepteurs l’avaient vanté au départ…

Je pourrai également faire un petit aparté sur les phases de gameplay dignes d’un Uncharted, qui ne sont en réalité destinées qu’à dissimuler des temps de chargement et à rallonger la durée de vie artificiellement… Si encore elles étaient rares, ça pourrait passer, mais au bout de la 26ème poutre traversée, je vous jure qu’on perd patience. Sans même parler des quêtes annexes qui sont d’un niveau de nullité comparable à celles de FF15. (« Aide-moi à retrouver mes chats » ou encore « Recherche les enfants perdus. ») Quelle imagination, vraiment. Si encore, elles avaient été un peu scénarisées en aidant à mieux connaître nos personnages, mais non, même pas…. Trop difficile, sans doute.


Enfin, vient le réel bat qui blesse.

Le scénario/la narration, appelez cela comme vous voulez. Si l’histoire assez simple (qui a dit « simpliste »?) de FF7 avait fait sa renommée à l’époque, notamment grâce à quelques bons twists (la mort d’Aeris, Clad = Zack etc…), qu’en reste t-il aujourd’hui ? Evidemment, nous ne sommes avec ce Remake que dans la partie Midgar de l’histoire, donc au tout début et il semble logique que nous n’ayons pas encore toutes ces révélations cultes. Cependant, cela ne veut pas dire que Midgar n’a rien à raconter, que ce soit sur la ville elle-même, ses habitants ou encore la Shinra par exemple. De plus, c’est à Midgar également que se forme la moitié de notre petit groupe et on suit avec plaisir leur rencontre.

Donc ok, ça c’est sur le papier.

Voyons plutôt comment ça marche en réalité, une fois sorti de la théorie…

Avec Nomura au scénario, on pouvait s’attendre au pire et sans surprise, le pire est bien au rendez-vous. Mais je terminerai sur cet aspect, alors attachons-nous à voir le reste d’abord.

La caractérisation des personnages semble être dans le même ordre d’idées que celle de l’époque, mais ici, on a essayé d’approfondir ces rôles, au point d’en faire des archétypes. Cela ne fonctionne pas, une fois de plus. Tout d’abord, parce qu’en choisissant d’opter pour un style « RÉALISTE » et non plus manga/anime, il aurait fallu que l’écriture suive à ce niveau. Or, ce n’est pas le cas et les personnages ont des mimiques cartoonesques, comme Barret par exemple, que j’ai passé tout le jeu à appeler « Capitaine Haddock » ou encore parce que certains se conduisent comme s’ils sortaient d’un manga, comme Aeris la genki girl hippie shooté à l’ecsta H24 (elle ne doit pas faire pousser que des fleurs dans son jardinet…), ce qui a pour effet de rendre le tout extrêmement ridicule et guignolesque. Malheureusement pour les dev, on sent que ce n’était pas l’effet recherché… Pour parler franchement, même les ados (tant critiqués par certains, suivez mon regard…;p) de Persona 5 sont autrement plus matures que ces adultes qui passent leur temps à singer des comportements imprégnés dans la pop culture.

Barret ? Le black grande gueule, dur au cœur d’or. Clad ? Le héros daaaaark tourmenté et laconique, love interest malgré lui de tout ce qui a un vagin (et une bite, parfois même..). Tifa ? Heu… je ne peux pas dire, en fait, tant elle est heu… transparente ? C’est la fille quoi. La fille de base, ouais, c’est son seul trait caractéristique. Et donc, en bonne « fille », elle est gentille et mignonne. Et voilà, c’est tout. Aeris ? Une folle à lier et godiche qui prône la paix mais rigole pour un rien, en étant faussement innocente. Rouge 13 ? Bah… c’est heu… un clébard.

Voilà pour notre groupe de sauveurs du monde. Biggs, Wedge et Jessie ne sont que des faire-valoir destinés à meubler un peu, ce qui fait que, comme dans l’original, leur mort n’a aucun impact émotionnel sur le joueur. Et c’est dommage, parce qu’il y avait vraiment quelque chose à faire de ce côté-là. Pas que le remake n’ait pas essayé, d’ailleurs, mais entre le gros, dont le seul trait de caractère bah… c’est d’être gros justement (et d’essuyer gratuitement des blagues grossophobes de manière continue…) parce que hihi tu as vu, il est gros et c’est rigolo ; le beau gosse dont on ne saura pas grand chose avant sa mort (Biggs) et la morue qui a chaud a la shnek (Jessie, qui d’ailleurs nous file l’invocation Ifrit, si ça, c’est pas une MISE EN ABÎME de la part des dev, alors je ne m’y connais pas…), on peut dire qu’encore une fois on est gâté.


Ce qui me permet d’aborder l’un des problèmes les plus importants du soft : le fait qu’il se repose beaucoup trop sur son aîné et donc, sur le fanservice gratuit. Alors parfois, je ne le nie pas, ça fait plaisir et ça fonctionne. (par exemple, la scène où Clad, Aeris et Tifa menacent Don Cornéo de lui arracher les balls et de s’en faire des boucles d’oreilles.) Souvent, il s’agit même de détails ou de dialogues très discrets que seul le vrai fan reconnaîtra et bien entendu, cela flatte l’ego parce qu’on a alors l’impression de faire partie d’un cercle d’initiés.

Hélas, ce genre de subterfuges ne fait pas tout, loin de là…

Et si le jeu n’avait pas été estampillé « Final Fantasy 7 », il y a fort à parier qu’il aurait beaucoup moins fait l’unanimité au sein de la presse spécialisée, tant son écriture est flemmarde. Et pour cause, les rares choses qui fonctionnent sont celles issues de l’original. Pareil pour les musiques, d’ailleurs, les meilleures sont issues de remix des mélodies du jeu de base. Mais alors dès qu’on touche aux ajouts et aux phases inédites, on n’est jamais loin du nanar ou de la purge, oscillant même dangereusement entre les deux.

Les dialogues sont mal écrits et on devine toujours ce qui va arriver. Les phases de donjons/explorations sont peu inspirées et là où dans l’original elles étaient courtes, elles s’étirent inutilement ici. Je veux dire, ça ne me dérange pas foncièrement que Midgar soit un couloir géant. C’était déjà le cas il y a 23 ans et okkkkkk, ce n’est pas une raison pour refaire la même « erreur » ici, mais concrètement, je suis capable de l’accepter et même de l’apprécier. Lucifer’s Call, par exemple, qui tient plus du « Donjon RPG » que du JRPG classique est l’un de mes jeux favoris…


Mais ici, encore une fois, ça tombe à plat. Car la moindre mécanique d’énigme est rouillée et les animations prennent trois plombes. Et parce que la véritable star de ce remake, ça aurait DU être la ville de Midgar ! Hélas, elles n’est vraiment pas mise en valeur, notamment à cause de décors peu inspirés (qui parviennent même à entacher quelques panorama franchement classieux.) – bidonvilles, hangar, égouts… quelle originalité hein – et non pas à cause de son côté dirigiste, même si on aurait apprécié plus de liberté, il est vrai.

Reste le chapitre 9, qui sort un peu du lot. On sent les efforts et les moyens considérables qui y ont été alloués en terme de réalisation et d’écriture sur certaines séquences, même si la mise en scène s’en fait ressentir par moment, notamment au niveau du rythme qui ne tient pas toujours ses promesses.

Mais là où se joue réellement le drame de ce remake se trouve dans son appellation. En effet, celle-ci est mensongère, puisqu’il s’agit davantage d’un reboot avec tout ce que cela implique. Et là, tout dépendra de votre seuil de tolérance personnel. Verrez-vous les changements critiques opérés comme une insulte, voire même un doigt dans le cul de votre esprit de fanboy ou crierez-vous au génie ? Je veux dire, quand même quoi, bordel de merde, on part sur une histoire d’univers parallèles, de changements de temporalité (qui aurait plus eu sa place dans un remake de FF8, pour le coup…) et de délire à base de « on peut changer son destin » (donc potentiellement, une Aeris qui resterait en vie…).

Oh mais attendez, avoir acheté un Final Fantasy et se retrouver avec un Kingdom Hearts n’est pas le pire affront du jeu. Ce serait trop facile sinon et on serait presque tenté de pardonner. Non, non, l’attentat le plus terrible qu’a commis ce remake (en dehors d’être un reboot dont on ne dit pas le nom…), fut de RESSUSCITER ZACK. Rien de moins ! Et putain, si vous êtes un fan de FF7 dans sa globalité (dont Crisis Core, donc…), vous SAVEZ tout ce que cette idée de MERDE implique scénaristiquement parlant et au niveau de la construction de certains personnages…

En résumé, il n’y a rien qui va. Ce jeu n’est pas à la hauteur de son héritage. Peut-être par manque d’ambition ? Je ne sais pas, en tout cas, toujours est-il que je lui reconnais tout de même une fin couille, qui, après s’être affranchie de toutes les barrières imposées par ces connards d’anciens fans/puristes, pourrait réserver son lot de surprises, mais personnellement, je n’y crois déjà plus. On peut tout imaginer pour une suite potentielle, le meilleur comme le pire, mais y aura t-il une suite en vérité ? On est en droit de se poser la question, car même s’il y a du pognon en jeu et qu’on a un vrai cliffangher final apportant son lot de questions (qui fera crier au viol certains, avec un Sephiroth qui devient potentiellement gentil…), il ne faut pas oublier que les devs ont voulu et pensé le jeu pour se suffire à lui-même également. Un sorte de « stand alone » quoi. Alors crachat au visage des fans ou coup de génie ? Même Monsieur Square ne le sait pas. Seul l’avenir nous le dira, mais en attendant, ne l’achetez pas, ou quand il sera à 10 balles en occasion, si vous êtes curieux. Car il ne vaut pas plus et l’acheter plein pot reviendrait à cautionner ce genre de format épisodique, qui se multipliera si le jeu est un succès… Pensez aussi à cela.


Ajoutez à ce cocktail déjà pas très glorieux des méchants qui RIGOLENT TRÈS TRÈS FORT, pour bien montrer qu’ils sont méchants justement. Sans oublier un nouvel antagoniste qui fait de la moto (c’est donc, forcément un beauf) et plein de sous-entendus sexuels malaisants issus du champ lexical de la vitesse, le tout, avec une coupe mulet (en mode Jacky Tunning) du plus bel effet, et qu’on ne verra en tout et pour tout qu’une seule fois dans le jeu… (c’était bien la peine de le rajouter alors pffff… le mec n’a eu aucun impact sur le scénario, c’était juste un délire alcoolisé de chez Square…)

 

Mais s’il n’y avait que cela, encore…

 

Je veux dire, ils ont quand même fait l’effort d’essayer de développer les relations entre les personnages. Ce qui encore une fois, tient de la bonne idée à la base. Sauf que… et bien, pour Clad et Tifa, ça ne fonctionne tout simplement pas. Le jeu d’origine avait fait le choix de réellement développer leur relation sur le tard, une fois qu’Aeris avait été « éliminée » et c’était très judicieux, justement. Ici, les scénaristes ont préféré développer les deux romances en parallèles et du coup, cela fait perdre en personnalité aux deux personnages féminins, qui ne sont alors presque plus définies que par et à travers leur amour pour Clodo… (et c’est d’ailleurs Tifa qui en fait le plus les frais…).

 

La relation de Clad et d’Aeris s’en sort un peu mieux, parce qu’elle a l’avantage de s’appuyer presque entièrement sur leurs nombreuses interactions du jeu initial. (on sent vraiment leur complicité naître et c’est clairement la marchande de fleurs qui a la préférence de Clad et je parle bien de Clad seulement, pas du joueur.) Reste que le jeu a eu la présence d’esprit de ne pas jouer la carte de la rivalité aveugle entre les deux gonzesses et c’est sans doute sa plus belle réussite, puisque dans ce Remake (c’était déjà le cas dans l’original, mais de manière moins marquée…), Aeris et Tifa sont de vraies copines. Une authentique « sismance » (et non bromance.) C’est assez rare et frais pour être souligné, dans un contexte où les femmes ont encore trop souvent tendance à être écrites sous le prisme de la jalousie dans les œuvres pop…

 

Malheureusement, concernant les personnages principaux, ce ne sont pas les seules fautes à déplorer, puisqu’hélas et comme on pouvait s’en douter à la vue des trailers, Sephiroth a également fait les frais de la mauvaise écriture globale du titre. En effet, il apparaît beaucoup trop souvent dans le jeu, ce qui casse toute l’aura dangereuse et mystérieuse qui le caractérisait si bien dans l’original. C’était la rareté de ses apparitions qui l’avait efficacement placé comme l’un des antagonistes les plus célèbres du média vidéoludique… Or, ici, nous nous trouvons encore une fois dans la caricature absolue et schématisée : Sephi apparaît, balance trois mots incompréhensibles ou clichés, fait le combo « gros yeux + sourire cruel » et se casse.

Voilà.

C’est tout.

Quel vilain crédible et effrayant, oulala…

À part faire mouiller les fanboys et les fangirls, ses multiples apparitions n’ont aucun intérêt scénaristique réel.


Conclusion :

Il y a énormément à sanctionner dans ce jeu sans passion, qui ne s’en tire que grâce à l’héritage sur lequel il se repose (et qu’il prend régulièrement plaisir à bafouer par dessus le marché…).

Et encore, je n’ai même pas eu le courage de le finir moi-même, parce que non, je ne sacrifie pas ma santé mentale pour une daube pareille et j’ai mieux à faire de mon temps libre, comme par exemple enfin commencer Persona 5 Royal, qui une fois de plus, comme en 2016, se pose en alternative et surtout en antithèse du dernier Final Fantasy sorti.

NOTRE SYSTEME DE NOTATION : La note numéraire représente les mécaniques de jeu, bande sonore, écriture, jouabilité, technique, etc… et le rang résume l’avis subjectif du critique à ses critères personnels.

6/10

6/10

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