La Critique est signée par DartStone en collaboration avec JoPe.
Un jeu magnifique. Je pourrais m’arrêter là, mais ça ne rendrait pas justice à cette œuvre si soigneusement construite, avec amour – et il est peu probable que l’équipe de Renegades publie une déclaration seule comme ça.
Ys IX : Monstrum Nox est un J-RPG d’action développé par Nihon Falcom et édité en Occident par NIS America. On y retrouve Adol “the Red” Christin, un aventurier autoproclamé ainsi que son fidèle acolyte, Dogi “the Wallcrusher” – “le Rouge” et “le Brise-Mur”. Après leurs aventures au royaume d’Altago (cf Ys Seven), leurs pas les ont menés au royaume de Gillia, récemment conquis par l’empire Romun. Et vous avez bien lu. L’univers de Ys est un melting pot de civilisations, cultures et d’événements historiques à travers le monde, le tout gardé cohérent par une écriture aux petits oignons.
Support : PC / Playstation / Xbox / Switch (testé sur PC et Switch) – Éditeur : NIS America – Développeur : Nihon Falcom – Genre : JRPG – Sortie : 06/07/2021 – Prix standard : 59,99€ – PEGI +12
RAPPEL : Une Critique est l’avis subjectif d’un des membres de la rédaction de TheRenegades. Elle a pour objectif de porter une opinion supplémentaire à un ensemble d’avis positifs comme négatifs, dont seul le lecteur pourra se faire sa propre opinion. Une Critique peut être débattue, avec les échanges d’opinions de chacun, mais n’est pas, une vision imposée aux autres par celui qui l’écrit. N’hésitez pas à venir débattre du sujet avec nous dans les commentaires ou sur Discord.
Et c’est là que l’on touche à la qualité principale de ce jeu, c’est-à-dire son histoire. Si je la trouve en deçà de l’histoire présentée dans Ys VIII, elle n’en reste pas moins très bien écrite et m’a tenu en haleine sur 45 heures de jeu, pour finir dans un final aussi épique que mouvant – mais nous reviendrons sur le « mouvant » plus tard.
La suite contient des spoilers sur le prologue du jeu, afin de mettre en contexte l’histoire.
L’histoire débute sur Adol arrivant dans la cité prison de Balduq et immédiatement arrêté par l’armée Romun, sur le prétexte de son implication dans divers accidents de bateaux (les naufrages successifs étant le point de départ des nombreuses aventures d’Adol auparavant). C’est en essayant de s’échapper de prison qu’Adol se retrouve face à une femme mystérieuse qui le maudit, le transformant en Monstrum.
Ainsi devenu le Crimson King (Roi Pourpre), c’est un Adol en quête de réponse, refusant d’accepter son sort, qui se lance dans une nouvelle aventure qui le mènera à découvrir l’histoire de la Guerre de Cent Ans ayant opposé le Royaume de Gilia et le royaume de Britai (Quelque chose de familier ?).
Il est difficile de parler de l’histoire sans trop en dire, s’agissant d’une histoire linéaire suivant la trame traditionnelle des Ys à savoir : Début de l’aventure, Adol bat le premier méchant avant de se rendre compte que ce n’était pas le vrai méchant, poursuite du vrai méchant, boss final, évènement inattendu, vrai boss final épique de plusieurs étages de haut. Si on pouvait croire, après une telle description, qu’il s’agit là de quelque chose de mauvais ou redondant, la saga a su se renouveler pour à chaque fois produire une histoire originale, émouvante et intéressante.
Le combat : une nette amélioration depuis les précédents opus de la franchise !
Côté gameplay, ce neuvième opus ne réinvente pas la roue. Le combat typé action, c’est votre capacité de décision et l’apprentissage des schémas de combat du bestiaire qui vous aideront. Quatre emplacements de compétences sont à votre disposition pour personnaliser vos combos, ainsi que le pouvoir d’Adol, la Ligne Pourpre, faisant office de grappin et permettant de se téléporter rapidement d’un ennemi à l’autre. On retrouve aussi l’EXTRA, une compétence ultime, unique à chaque personnage et se rechargeant lentement lorsque l’on inflige ou subit des dégâts.
Comme dans les opus précédents, Ys IX mise beaucoup sur le sentiment de progression : si au début du jeu, le moindre ennemi faisant preuve d’un peu de résistance peut s’avérer dangereux voire léthal (exemple ici), croiser le même type d’ennemi plus tard devient une promenade de santé – du moins en normal ou en difficile. La courbe de difficulté étant décroissante, les combats deviennent globalement plus simples au fur et à mesure de la progression du joueur, malgré certains ennemis posant un challenge plus grand ici et là.
Il serait malhonnête de vous laisser penser qu’il s’agit là d’un jeu facile. Ce n’est certes pas un jeu difficile, mais les boss ainsi que certains combats optionnels offrent leur dose de challenge et il vous faudra certainement exploiter les deux dernières mécaniques à votre disposition : la Flash Guard et le Flash Move, à savoir la parade et l’esquive parfaite. La première vous permet de riposter avec 100% de chances de critique pendant un temps limité, la seconde ralentissant le temps et vous garantissant une invincibilité temporaire. S’il n’est pas nécessaire de maîtriser ces techniques pour finir le jeu, il n’y a pas plus grande satisfaction que de les enchaîner sur un ennemi coriace, d’en venir à bout sans prendre le moindre coup.
Divers objets sont utilisables par le joueur. Outre les objets de buff ou de soin, le jeu propose de crafter pièces d’équipements et accessoires offrant des bonus, comme une augmentation des statistiques d’un perso ou la réduction du coût en points de skill des compétences. Tous sont purement utilitaires, mais le jeu propose costumes et accessoires pour personnaliser Adol et ses compagnons.
Les compagnons sont un élément central, le système de combat reposant sur trois types de dégâts (tranchant, contondant, perforant), il est bon d’avoir dans son équipe la capacité d’infliger ces trois types de dégâts. Le passage d’un personnage à l’autre se faisant instantanément, jamais le joueur perd le rythme du combat. Si dans les précédents jeux de la série, ce système pouvait nous empêcher d’avoir nos personnages favoris constamment avec nous, cet opus pallie intelligemment le problème : en sacrifiant un emplacement d’accessoire, il est possible de changer le type de dégâts d’un personnage et donc composer son équipe de rêve.
Bien entendu, toutes ces mécaniques prennent leur sens lors de combats de boss aussi épiques que variés. Les boss sont au cœur de la licence, chaque opus ayant son lot de combats mémorables. Ici, les boss se montrent un peu décevants, le scénario faisant, on en retrouve certains provenant de Ys VIII ou Ys I, ce qui ne saurait que plaire aux fans attentifs.
Les Compagnons : des amis indispensables pour développer l’histoire et varier les combats
S’il y a bien une chose que j’aime énormément dans cette série, c’est bien le nombre de personnages jouables. On en compte 6 et c’est à mon sens un nombre parfait pour que tous aient un impact sur le joueur sans qu’on se demande “Qui ?” lorsque l’on nous parle de quelqu’un que l’on voit rarement.
En plus des 6 personnages jouables, il est possible de recruter 13 autres compagnons qui vous offriront leur aide au cours de l’aventure. Si certains d’entre eux sont optionnels, le jeu vous incite très fortement à tous les récupérer. Il n’y a strictement aucun avantage à ne pas recruter un personnage.
Chacun des 18 personnages (Adol ne comptant pas) possède un niveau d’amitié, qu’il est possible de monter en accomplissant des missions ou en leur offrant des cadeaux. Chaque niveau d’amitié permet de débloquer une scène de dialogue ou une scène cinématique nous en apprenant plus sur l’histoire de chacun d’eux, renforçant les liens du groupe.
Conclusion :
Si Ys IX : Monstrum Nox n’est pas sans défaut, il faut néanmoins reconnaître la fluidité de sa boucle de gameplay – une fois lancé, vous n’aurez de cesse de vouloir aller toujours “un peu” plus loin – ainsi que la très grande qualité de son casting de personnages. On notera aussi les nombreux clins d’œil faits aux fans, allant même jusqu’à la très brève apparition de Dana (Ys VIII : Lacrimosa of Dana) au terme d’une longue quête de collecte.
Je ne peux que recommander Ys IX à tous les joueurs désirant commencer la série, cet opus étant, à mon sens, le plus simple d’accès à un nouveau joueur, tout en conservant l’identité si particulière de la série.