Flashback 2 – Une suite à la hauteur de la légende ?
Plus de trente ans après le premier opus en 1992, l’équipe de Paul Cuisset sort la suite de son chef-d’œuvre. Malgré la vague de jeux bancals sortis chez Microïds ces dernières semaines, Flashback fait-il mieux ?
SUPPORT
PC / Playstation / Xbox (testé sur PC)
GENRE
Action/Aventure
SORTIE
16 novembre 2023
PRIX STANDARD
40 €
CLASSIFICATION
PEGI +16
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Première question qui nous taraude en commençant l’aventure, où l’histoire nous place-t-elle ? En effet, Flashback avait connu une suite en 3D : Fade to Black (ce qui fait sourire les fans de Metallica…), à l’orée des jeux en 3 dimensions en 1995 ! Le scénario était riche en rebondissements, malgré un gameplay un peu rigide. Toujours est-il que les ventes étaient au rendez-vous et un troisième volet devait voir le jour.
Malheureusement le studio a coulé avant d’achever ce jeu prévu sur Game Boy Advance. Internet est magique, car vous pouvez tout de même jouer à cette version grâce à un émulateur. Le jeu n’ayant jamais vu le jour, vous pouvez légalement en profiter en téléchargeant cette ROM qui a mystérieusement leak… (une version quasi finie du jeu). En 2013, c’est un remake du premier qui tente un retour de la licence (sans grand succès…).
Dans ce nouvel épisode, notre héros Conrad B Hart se réveille dans ce qui semble être un caisson cryogénique, dans un lieu dévasté. Dès lors, nous pouvons penser que les évènements de Fade to Black ont totalement disparu de la timeline (Conrad se réveillant de son sommeil cryo, dans une prison Morph). Ce n’est qu’en terminant la première partie du jeu, que l’on comprend précisément où l’on se situe.
Nous n’en dirons pas plus afin de ne pas spoiler, le scénario est en tout cas le point fort de cette suite. De nombreuses surprises sont à découvrir, qui vont bien titiller la fibre nostalgique ! De ce point de vue, la progression ne cesse de nous remémorer des souvenirs. Au point d’avoir un léger sentiment de revivre les mêmes évènements que dans le premier volet.
Cela fonctionne à merveille sur les joueurs qui connaissent toutes ces références, les autres vont probablement avoir plus de mal à en profiter. D’autant que le gameplay garde un aspect un peu vieillot, avec notamment une caméra en vue 2D qui se limite à scroller de gauche à droite (ou zoomer de temps à autre). Le personnage se déplaçant dans un environnement 3D, cela pose des problèmes de perspective.
Il arrive régulièrement des situations où nous avons peine à nous repérer dans l’espace, ce qui occasionne des moments de frustrations. Le système de combat est lui aussi à épingler, la visée étant parfois trop approximative. Utilisant le procédé du twin sticks, il faut orienter le stick droit pour pointer dans la direction souhaitée. Rassurez-vous, une cible automatique apparaît afin de savoir qui va prendre les coups de feu. Malheureusement, dans les combats chargés en ennemis, la perspective complique la précision et il est difficile d’abattre l’adversaire choisi…
Tant que c’est un balle-trappe où canarder tout ce qui bouge suffit, tout va bien. En revanche, quand il faut détruire un drone qui soigne tout le monde autour, priez pour que les soldats ne soient pas trop près de la ligne de mire… Ce qui ajoute une dose de plus à l’agacement. C’est bien dommage, car les moments de calme et d’exploration sont appréciables.
Nous retrouvons les quartiers de New-Washington, avec les lieux emblématiques de Pacifica, Atlantica ou Arctica. Pour se déplacer d’un endroit à l’autre, nous pilotons une moto futuriste sur une autoroute qui l’est tout autant. Malgré quelques bugs visuels, il est assez amusant de zigzaguer entre les voitures à toute berzingue. En revanche, mieux vaut ne pas rater la bonne sortie sur la voie rapide, sans quoi vous devez faire tout le tour du périphérique… à moins que rouler à contresens ne vous effraie pas (ce qui occasionne de bonnes tranches de rigolades).
Nous allons également nous rendre à New Tokyo, ainsi que dans la jungle des grands arbres (comme au début du 1er). Ici nous sommes accompagnés d’un personnage non joueur, qui doit nous aider à progresser dans le niveau. Là encore, il faut garder son sang froid pour ne pas sombrer dans une folie meurtrière… Ce PNJ est parfois lent à la détente, elle va par moment ne pas suivre où vous avez besoin. Un cumule de défauts qui finit par donner une addition salée sur la note finale.
Sans compter la multitude de bugs de collision, d’objets qui ne peuvent pas être ramassés ou d’équipement qui ne fonctionnent pas au bon moment. Il faut garder à l’esprit que le jeu va être mis à jour une multitude de fois, afin de corriger les défauts mineurs. Il est donc recommandé de patienter quelques semaines, si vous voulez pleinement profiter du jeu.
L’AVIS DU TESTEUR
C’est terrible à dire, mais c’est encore un jeu Microïds à sortir dans un état inacceptable. Le problème est de savoir si la barre peut être redressée et les bugs corrigés avant que les dégâts soient irréversibles. Certains défauts ne pourront pas être améliorés malgré les corrections (défauts cités ci-dessus), mais ils sont surmontables selon votre degré de tolérance. Pour le reste, le titre de Paul Cuisset est une belle suite à la saga Flashback.
L’histoire nous amène à des découvertes palpitantes, avec un dénouement final surprenant (tant dans le scénario, que le gameplay lui-même…). Graphiquement le tout est esthétique, la direction artistique est agréable à l’œil. La durée de vie n’excède pas les 10h, aucun objectifs secondaires ne détournent l’attention du joueur. À l’arrivée c’est un jeu qui devrait plaire aux aficionados de la licence, mais va avoir du mal à convaincre les autres.