Spider-man, c’est le dernier né d’Insomniac Games. Studio américain à l’origine de Spyro, Ratchet and Clank ou encore Sunset Overdrive ! Des jeux misant autant sur l’ambiance que la richesse de leur gameplay. Autant vous dire qu’à la vue des premières vidéos du jeu lors de l’E3 2017, ce n’est pas vraiment la confiance qui est venue à moi. Infiltration simplifiée, combats rudimentaires, QTE à outrance, tout semblait un copié/collé des Batman de Rocksteady. Bon, étant un gros spécialiste de ces derniers, il se trouve que je m’occupe du test. Alors qu’en est-il ? Énième blockbuster pour Papa/Maman qui n’a plus le temps ou m’a t-il mis en rang d’oignon ?


Support : PS4 – Développeur : Insomniac Games / Éditeur : Sony – Genre : Actio-aventure – Sortie : 07/09/18 – PEGI 16+


 « L’araignée sympa du quartier » est donc de retour dans l’univers vidéoludique -après plusieurs adaptations qui n’ont jamais vraiment rendues honneur au monsieur-. Toujours orné de son magnifique… pull, le jeu nous donnera la possibilité de vivre ses aventures également en tant que Peter Parker. C’est déjà l’une de ses grandes forces face au titre de Rocksteady, dont la comparaison est inévitable. Le titre réalise tout ce que l’on pouvait rêver de faire dans Gotham City. Les quartiers de New-York à visiter sont vastes, denses et très vivants. On peut se promener dans la rue, saluer les passants, les checker, certains veulent même prendre des selfies avec nous. D’autres nous font des remarques positives ou négatives à notre passage, ce qui nous permet -par moments- de réaliser toutes les conséquences des événements sur la population. Élément qui a bénéficier d’un certain soin de la part d’Insomniac Games, notamment par le biais des réseaux sociaux -une sorte de twitter- qui évolue tout au long du jeu. Toute la forme est donc très réussie. New-York prend véritablement vie sous nos yeux et nous donne ce frisson d’y incarner un habitant défendant la veuve et l’orphelin au gré de nos envies.

Les quartiers sont grands riches et pleins de vie. Un rêve depuis les Batman de Rocksteady.

« Les jeux vidéo je m’en fiche !!! Mais j’adore Spider-man ! »

 

Le jeu se divise en trois types de séquences bien distinctes. Outre l’élément principal qui est d’incarner Spider-man, nous pourront également être amené à utiliser Mary Jane et Miles Morales dans des séquences plus ou moins identiques, ainsi que Peter Parker qui aide les sans-abris au centre F.E.A.S.T. Autant vous le dire tout de suite, toutes les séquences qui sortent de l’homme-araignée sont d’une platitude presque désespérante. Chacune de leurs apparitions nous font soupirer et l’on se demande vraiment pourquoi ils ne les ont pas purement et simplement supprimées ou remplacées par des cinématiques.

Les séquences d’infiltration de nos deux personnages secondaires se trouve donc être de grands tutoriels infinis dans lesquels on ne nous donne absolument aucune liberté. Le chemin est prédéfini et, pire, le personnage vous dira constamment ce qu’il faut faire sans qu’il n’y ai jamais une seconde option qui s’offre à vous. À aucun moment votre cerveau ne s’activera et il en va de même pour toutes les énigmes qui ponctueront ces séquences. Si vous êtes bloqué ne serait-ce que 30 secondes, votre personnage vous dira quasiment la solution à voix haute. Le jeu subit donc malheureusement son statut de blockbuster qui se doit de plaire au plus grand nombre et ce, jusqu’à empiéter sur ses éléments principaux.

Par conséquent les déplacements de bases de Spidey sont automatisés en appuyant sur R2 sans qu’il y ait de risques de mourir, même si l’on chute du haut d’un building. Dommage, la sensation de vertige aurait été décuplée par le simple fait de jouer constamment avec la mort. Spider-man a également la fâcheuse tendance à dire au joueur les actions qu’il doit faire lors des missions. Les scans (bouton R3) de l’environnement en disent beaucoup trop. Au point de nous infantiliser pendant les phases d’infiltration. Enfin, les combats, très inspirés des derniers Batman, sont très permissifs. Vous garderez par exemple toutes vos attaques spéciales accumulées quand bien même vous n’arriverez pas à maintenir votre jauge de combos qui se trouve être également très laxiste sur vos erreurs (taper dans le vide ou dans la garde ne cassera pas vos combos).

La difficulté globale se révèle donc être assez basse et les checkpoints quasiment toujours au point de chute. Le jeu s’adapte un maximum aux joueurs casuals et il ne dépendra que de la volonté du joueur de devenir un meilleur Spider-man par simple plaisir d’être stylé et d’augmenter ses sensations de jeux.

Les séquences d’infiltration sont très légères en plus d’une IA adverse très pauvre.
Mais on peut s’amuser en essayant d’être le plus rapide et efficace possible. 

« Moi j’aime les jeux, les vrais ! Spider-man va m’amuser du coup ? »

 

Heureusement, le talent des équipes d’Insomniac Games est allé au delà du cahier des charges. Les premières heures de jeux paraissent pauvres et très casualisées. Mais Peter Parker en a beaucoup à revendre. Les pouvoirs que l’on va débloquer au fur et à mesure du jeu vont petit à petit peaufiner notre style. Un arbre de compétence très complet viendra améliorer vos techniques de combats, votre défense mais également vos déplacements dans et en dehors des affrontements.

Launchers, passages entre les jambes, esquives aux derniers moments, contres, combos aériens viendront s’ajouter à vos possibilités. En travaillant un peu tout ça vous pourrez alors devenir un maître des airs et pour les plus avertis d’entre-vous, aller jusqu’à « jump canceller » vos ennemis afin de ne plus jamais toucher le sol. Les combats se révèlent alors plutôt riche et chacun pourra y trouver son compte. Du bourreur irréfléchi au joueur recherchant un minimum de style tel que le conçoit l’homme-araignée.

S’ajoute à cela un très joli nombre de tenues à débloquer. Chacune s’accompagnant d’un pouvoir spécifique. L’intelligence des développeurs d’avoir séparer les pouvoirs de leurs tenues respectives permet alors de fabriquer le Spider-man de son choix en fonction de son style et ses envies. Vous aimez rester en l’air ? Alors utilisez le pouvoir qui réduit la gravité. Vous aimez le « crowd control » ? Alors utilisez la guitare aux puissantes ondes sonores ou le champ électrique qui stun et désarme tous vos adversaires. En plus de cela, vous allez pouvoir vous équiper de Mods de tenues qui permettent d’améliorer le système de jeu. L’on peut d’ailleurs constater ici l’omniprésence de la casualisation à outrance, avec un très grand nombre de pouvoirs liés à la faiblesse du joueur. Le fait de pouvoir électrocuter l’adversaire s’il nous touche par exemple. Finalement, peu de mods augmentent véritablement nos possibilités. On se retrouve alors à utiliser les seuls qui nous le permette comme le ralenti après une esquive parfaite par exemple.

Pour finir, à l’instar de Batman, Spidey a son lot de gadgets indispensables. Très puissants, et variés, on en possède tellement que l’on pourrait faire tous les combats avec, sans parler du ralenti lorsque l’on active la roulette de choix. Un classique des triples (voir quadruple) A, dont l’erreur ici est de nous rendre quasiment invincible. Encore un élément de simplification plutôt dommageable. En fait c’est simple, Spider-man en combat, c’est Dieu. Mais un dieu qui n’a pas besoin de faire grand chose pour l’être. Rien ne vous arrêtera et il ne tient qu’à vous de vous amuser un maximum en fouillant tout ce que le jeu vous offre. Si vous n’en restez qu’a l’idée de vaincre vos adversaires, le sentiment de répétitivité pourra vite venir, surtout si vous finissez le jeu à 100%.

Les combats se révèlent plutôt amusants, si on prend la peine de se pencher dessus.

« Je m’éclate dans ce jeu !!! J’ai envie de tout faire !!! »

 

Doté d’un monde ouvert vaste et riche en détails, le jeu en récupérera également tous les poncifs et travers du genre. Oui, un très grand nombre de quêtes annexes seront disponibles mais la sensation de répétitivité sera inéluctable. On se retrouve souvent à faire une quinzaine de fois la même chose, avec carrément les mêmes dialogues et une mise en scène similaire au poil de torse près. Heureusement vous en verrez de tous les types.
Des collectibles à collectionner aux défis vous permettant de rencontrer des boss cachés, on navigue entre l’inutile et le bon. Notamment quand cela nous permet d’apprendre quelques subtilités dans les déplacements (qui se révèlent diablement jouissifs lorsque l’on essaye de les optimiser au maximum), ou que cela implique des combats sous forme de vagues d’ennemis. L’occasion d’exploiter tout notre panel de connaissance dans la bagarre. Dommage que certaines missions ne vont pas jusqu’au bout des choses alors qu’elles auguraient du meilleur comme le repérage des cachettes de Blackcat qui retombe comme un soufflet (mais c’est encore une fois pour mieux nous vendre le DLC qui lui sera consacrer…).

L’histoire principale nous tiendra, elle, bien plus en haleine. Variant bien les situations et les ambiances qui évoluent de plus en plus dramatiquement au fil de l’aventure, il est juste dommage que le gameplay ne soit jamais poussé jusque dans ses derniers retranchements. La difficulté est moins élevée que lors des missions annexes et les boss la plupart du temps n’ont que peu d’intérêts, chacun se déroulant à peu de chose près de la même manière. On esquive le long pattern de coups et une fois ceci fait, on se rapproche et on le frappe et ainsi de suite. Le joueur n’a que très peu de fenêtres d’expressions ce qui est dommage. Chaque séquence reste néanmoins très plaisante à jouer voir jouissive pour certaines. C’est fluide, c’est bien fini, il y a peu de bugs mais le point fort reste surtout leur réalisation dotée d’une mise en scène de dingue, bien plus réussie que les films Marvel éponymes. L’action est toujours bien cadrée, lisible, et ne nous accable pas de changements de plans insupportables, nous laissant alors le frisson de suivre un Spider-man se faufilant à travers les obstacles au millimètre près, parfois le temps de longues séquences.

Peter Parker est également diablement attachant. Ses relations sociales sont abordées de manière assez crédible, ce qui contraste avec son ton nanardesque lors des rixes. Ne sachant jamais fermer son clapet, sa passion de mettre « en rang d’oignon » ses adversaires en fera rire plus d’un. Il n’en est malheureusement pas de même pour les personnages secondaires beaucoup trop mielleux et agaçant à l’exception peut-être de Tante May, Yuri Watanabe et du Docteur Octavius dont l’évolution et la relation avec Peter est sans doute l’élément le plus intéressant et réussi de l’histoire.


CONCLUSION : 7/10 BON

Mais qu’il est sympa ce Spider-man ! Je pense que c’est le terme qui lui convient le plus. Sympa dans de nombreux registres, il se trouve particulièrement bon dans sa mise en scène et assez surprenant dans ses combats plutôt travaillés. Dommage que le cahier des charges, l’obligeant de plaire à tous les publics, l’empêche d’exprimer son véritable potentiel qui aurait pu, au vu des quelques possibilités de jeu, en faire un excellent titre. Quoiqu’il en soit si vous aimez les films Marvel et mieux, si vous aimez Spider-man, FONCEZ IMMÉDIATEMENT.


Points positifs :

– Des combats plaisants
– Une vitesse de déplacement grisante
– Un monde vivant et riche en détails (et easter eggs)
– Une mise en scène excellente
– Peter Parker très attachant
– Certaines quêtes secondaires très plaisantes à jouer

Points négatifs :

– La casualisation de chaque aspect de jeu
– Des boss peu passionnants
– Le gameplay des séquences de Peter Parker, Mary Jane et Miles Morales
– Certaines quêtes secondaires très artificielles


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