La Critique : Shadow of the Tomb Raider
Les reboots de l’histoire de Lara Croft ont totalement relancé la carrière de l’héroïne, avec notamment un game et level design particulièrement soigné. Ce nouvel opus est sous la houlette d’Eidos Montréal, sous le regard attentif de Crystal Dynamics (le développeur en charge de la licence depuis 2006). Quoi de plus normal que de confier la belle exploratrice au studio Eidos, qui fut l’éditeur historique de Tomb Raider (à ses débuts en 1996). Si vous n’avez pas encore fait vos valises pour cette aventure extraordinaire, cette critique devrait vous convaincre de vous envoler.
Support : PC / PS4 / Xbox One (testé sur PS4) – Développeur : Eidos Montréal | Crystal Dynamics / Éditeur : Square Enix – Genre : Aventure – Sortie : 14/09/18 – PEGI 18+
Nous partons cette fois-ci pour l’Amérique du sud, avec un crochet par le Mexique. Toutefois, l’essentiel de l’expédition improvisée se déroule au fin fond de la jungle Péruvienne. Lara et son meilleur pote Jonah ont démantelé plusieurs cellules de Trinity, une organisation ancestrale qui cherche à exploiter les pouvoirs des mythes de civilisations perdues. Une découverte au Mexique va conduire Lara à commettre l’irréparable. Elle et son ami vont tout faire pour corriger cette erreur, ce qui va les conduire dans une aventure qui va secouer !
Histoire de vous en dévoiler le moins possible sur l’intrigue, sachez simplement qu’une série de catastrophes vont être l’objet de quelques niveaux à couper le souffle. En mode runaway, le joueur doit sauver sa peau en fuyant le danger sans se poser de questions. Même si cela est désormais un classique dans la saga, il faut souligner les sensations que ces passages procurent. Sous forme de véritables cataclysmes, nous sommes agrippés au pad pour emprunter le bon chemin afin de sortir vivant de situations impressionnantes. La destruction des décors et les éléments qui se déchaînent autour de nous ont tendance à décrocher la mâchoire. Il vous est parfois possible d’emprunter différents segments, ce qui augmente l’appréhension à l’idée de ne pas aller dans la bonne direction.
Le calme après la tempête
Après les sensations fortes (ou avant), il y a aussi les moments de calmes en mode touriste lambda. Nous sommes régulièrement plongés dans des villes et villages pittoresques, où nos héros peuvent déambuler paisiblement pour faire des emplettes et taper la discute avec les nombreux PNJ croisés. L’ambiance est toujours aussi soignée et le dépaysement au rendez-vous. C’est aussi l’occasion de réaliser quelques quêtes secondaires, afin de jouer au bon samaritain. Même si certaines donnent un côté fedex (aller-retour en mode coursier ou messager), dans l’ensemble elles proposent des missions intéressantes.
Le jeu garde la même structure et une grande partie des mécaniques qui ont fait son succès dans le passé. Toujours aussi réussi, nous reprenons nos marques assez facilement avec l’arc grappin et les piolets pour grimper sur certaines surfaces. Il faut ajouter à cela pas mal de nouveautés, qui s’orientent surtout vers le système de combat furtif. Vous pouvez profiter de murs de végétation pour passer incognito sous le nez des ennemis. Certains nécessitent à Lara de se couvrir de boue pour être utilisé (façon Arnold Schwarzenegger dans Predator). L’infiltration est donc toujours de rigueur, surtout si vous jouez en mode difficile ou extrême. Toutefois l’IA montre ses faiblesses, avec la possibilité d’attirer bêtement un groupe pour être tué en chaîne. Cependant, si votre piège n’est pas prêt et que vous devez improviser, les soldats ont des attitudes cohérentes (comme chercher en groupe et fouiller le moindre recoin).
Personne n’est parfait…
Nous avons tout de même relevé quelques bugs qui malheureusement perturbent l’expérience de jeu. La détection des corps inanimés est souvent hasardeuse, parfois un mort sera détecté avec un pied qui dépasse, d’autres l’ennemi ne verra même pas son pote gisant sous son nez… Des scripts de comportements vont également faire pester, des mouvements de certains groupes ne se déclenchent qu’une fois un passage franchit. En mode de difficulté normal les frustrations sont facilement rattrapable, au-dessus c’est une autre paire de manches ! Attendez-vous à pester haut et fort face à certains combats, surtout en mode extrême. En effet, le défi hardcore va mettre votre patience à rude épreuve, les points de sauvegarde étant très limités. L’échec a donc un poid beaucoup plus conséquent, ce qui ajoute une sensation de flippe assez jouissive (surtout suspendu au-dessus du vide). Revers de la médaille, il faut supporter des temps de chargement beaucoup plus long (ce qui double donc l’effet de punition…).
Les temps de chargement sont donc un autre petit défaut à mentionner (du moins sur PS4 classique). Si pour les trois premiers modes de difficulté c’est surtout au lancement du jeu qu’il faut être patient (des sauvegardes rapides sont prévus en cours de partie), les joueurs qui mettent la barre au plus haut peuvent aller boire un café à chaque échec (le jeu devant recharger la totalité des données à chaque fois)… Si vous souhaitez personnaliser au mieux votre partie, le jeu permet de modifier la difficulté de certains aspects du jeu. Ainsi, il est possible d’augmenter ou diminuer l’assistance dans les combats, l’exploration et même les puzzles. Cela se traduit essentiellement par des indicateurs ou indices permettant de faciliter la tâche, mais au prix d’une expérience de jeu amoindrie…
CONCLUSION : 8/10 TRÈS BON
Malgré ces quelques défauts, Shadow of the Tomb Raider reste un jeu de très haute qualité. L’intrigue est ponctuée de nombreux rebondissements qui laissent bouche bée. Les animations et les graphismes créent une immersion irréprochable. L’exploration et les puzzles procurent des sensations très fortes, ou le dépaysement n’est jamais bien loin. L’ambiance sonore est également à souligner, avec un niveau de tension parfaitement équilibré en fonction des événements, sans aucune lourdeur musicale. Finalement seul le système de combat et les chargements vont légèrement perturber le plaisir, pour le reste c’est un sans faute. Comme toujours, de nombreuses références historiques sont disséminés un peu partout sous forme d’éléments à collecter, permettant ainsi de se cultiver par la même occasion. Personnellement j’estime que ce volet est le meilleur Tomb Raider existant !
Points positifs :
– Intrigue immersive et passionnante
– Ambiance irréprochable
– Graphismes magnifiques
– Animations quasi parfaites
– Dialogues au top (du moins en V.O)
Points négatifs :
– Temps de chargements (sur PS4 classique)
– Détection des corps parfois étrange
– Scripts de comportement dans les combats